Quelle est l’idée centrale ?
Dans son livre « Tricky Times », Jitske Kramer explore le concept de liminalité – cette phase intermédiaire troublante – où l’ancien ne fonctionne plus, mais où le nouveau n’a pas encore complètement pris pied.
L’auteur explique pourquoi beaucoup ont du mal à vivre dans ce monde caractérisé par de grandes crises, la prise de conscience que les choses doivent changer, mais où les solutions restent insaisissables, et où la vérité est de plus en plus difficile à trouver.
Kramer souligne qu’en période d’incertitude et de bouleversements, une communauté forte et des rituels communs sont plus importants que jamais. Le leadership doit être adaptatif et réactif, car les solutions du passé ne sont peut-être plus efficaces.
Pourquoi devez-vous lire ce livre ?
Parce que la véritable raison du retard de votre projet de transformation est peut-être… la tristesse !
Dans le cadre des projets de transformation, vous demandez à vos équipes d’abandonner leurs méthodes de travail habituelles, et d’adopter de nouveaux processus (plus numériques/orientés client). Cette transition suscite de l’anxiété, un sentiment de perte de contrôle et même un changement d’identité, surtout lorsque les héros d’aujourd’hui ne sont plus ceux dont vous aurez besoin demain. L’auteur nous rappelle le pouvoir des rituels pour aider les gens à traverser ces périodes d’incertitude.
En tant que consultant, voici la réflexion que m’a inspirée la lecture de ce livre :
Avec la méthodologie Agile, les cérémonies telles que la démo, le sprintplanning, et les stand-ups quotidiens servent de rituels modernes : elles créent une structure, un sens commun et un sentiment de progrès. Il me semble qu’il vaut la peine de développer davantage les rituels afin de rendre le changement moins douloureux. Tout le monde bénéficierait d’une adoption fluide et plus rapide.
Le livre de Kramer dépasse largement le contexte de l’entreprise. J’apprécie son approche holistique: elle rassemble les visions diverses de grands penseurs et économistes, et offre son point de vue d’anthropologue.